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All about balance. Tout est une question d'équilibre.
Cette phrase illustre Slack depuis ses débuts en 2005.
Alors que personne n’avait entendu parler de sangle molle, Damien Mercier décida de pousser le slackline vers les projecteurs en créant la marque Slack et le site www.slack.fr, ainsi que la boutique en ligne de slackline. Vous êtes ici sur notre blog.

10 déc. 2015

Part 2 - Le Pérou et l'espagnol, 2 choses inconnues - Quentin Bischoff



Suite à la highline de Hatun Machai, Hugo me propose un nouveau plan un peu plus près que le précédent. Ni une, ni deux, j'accepte et pars le lendemain vers 6h pour Cerro Azul. Nous voilà arrivé dans une petite bourgade au bord de l'océan bien tranquille où on s'arrête faire des provisions et manger le petit déjeuné à base jus d'orange et de sandwich à l'avocat (c'est pas les même que chez nous, ils sont tellement meilleurs…).
On se gare un peu plus loin sur la plage, se charge comme des mules et c'est partis.

Arrivé au spot, c'est plutôt pas mal, y a pas mal de possibilités. On a prévu d'ouvrir une 45 mètres pour la journée qui a l'air évidente. Arrivé de l'autre côté je perce 2 points, petit bunny et je descend voir l'état de la roche. Pas de problème ça bougera pas, je commence à percer le premier trou mais la mèche est très usée puis la batterie faiblie et s'arrête.
Quoi?! Y a pas d'autres batteries? Je suis mort de rire. Quelle organisation. Je remonte et puis on décide d'aller poser une waterline pour la journée et d'y retourner quand nous aurons un perfo en meilleur état.

On remballe et Hugo m'explique qu'il y a un ponton qui forme un virage sur la mer et qu'il suffit d'installer la ligne dans ce virage. Easy. Il fait froid et gris et tout le monde propose l'idée du leash.
Ouai pourquoi pas? Mais alors on met la ligne le plus haute et la plus longue possible, 70 mètres. Le spot est très couru par les surfeurs, les vagues sont belles, imposantes et se déroulent doucement. Elles vont surement nous titiller l'esprit et caresser nos pieds.

Aussitôt dit aussitôt fait. Un néophyte tout habillé se porte volontaire, on sourit tous à l'idée de savoir si il va toucher l'eau. Une horde de badauds s'installe pour le spectacle. Premier leashfall. Ouh, c'est pas passé loin. Hugo y passe également marche un peu et racle la tête dans la flotte. Il se relève, enchaîne encore quelques runs et revient trempé.


C'est à mon tour, la sangle est bizarrement tendue. Elle vibre tout du long et ne me laisse aucuns repos. Je craque au 2 tiers et passe à la flotte. Je finis la traversée et tente une expo bounce au milieu du retour. Je tiens et repars content.

Tout le monde s'y lance, on passe notre journée à rire et à grelotter. Plus tard le vent se lève et fait chanter la sangle. Les vagues grandissent, et les surfeurs fuient. Je tente une dernière tentative. A mon grand étonnement ça se marche, les vibrations duent au vent annulent les autres vibrations. Il suffit de tout absorber avec le bas du corps. Les vagues se font entendre au loin derrière annonçant l'inexorable collision. L'eau frappe le ponton et m'éclabousse. Le temps a une allure menaçante. Je tombe déstabilisé par un chassé de l'océan. Ca devient n'importe quoi, le courant me tire accroché au leash. Je remonte assis et fait maintenant face au barres de remous qui avancent vers moi. Je me lève juste avant une vague pour plier les jambes, passer au dessus et garde le bounce pour exagérer le mouvement et tenter ma chance avec la seconde vague. Je réessaye jusqu'à ne plus pouvoir. C'est tellement fun.




On décide de désintaller, se réconforter avec un bon cebiche (poisson crus cuit au citron). Le soleil revient pointé son nez pour un magistral couché de soleil.

La semaine suivante, nous revenons cette fois avec Steeve (un slacker du Nevada), Pepe qui nous accompagné à Hatun Machay et Hugo chargé comme des mules . On décide d'emblée d'installer 90 mètres.



Je me lance le premier et la flash aller-retour avec même un peu de bounce au retour. Je suis aux anges, la ligne ne me fait plus peur. Hugo s'y lance il a plus de mal, mais en marche une bonne partie. Les deux autres compères n'y mettent pas les pieds. La sangle est agréable, pas de vibrations parasite ou très peu. Je marche et en profite beaucoup. C'est un plaisir de baisser mon regard sur les vagues qui me passe dessous. C'est une bonne journée ensoleillée qui se finit à la terrasse du restaurant où on est allé se restaurer la semaine précédente.





Le lendemain on installe 80 mètres moins tendu, il ne fait pas très beau. Mes bleus me font souffrir, ce qui ne m'empêche pas le Onsight Fullman. C'est un peu la journée de break. Entre temps, on se fait virer par la gardienne du ponton, sans autorisation impossible de continuer.
On missionne Steeve et Hugo d'aller voir la police locale. Ils reviennent 30 minutes plus tard une bière à la main, apparemment les policiers les ont encouragé à continuer et leur ont payé un coup. Sympa l'Pérou!
Retour à la case restaurant fruit de mer comme tout les soirs, un petit pisco et dodo.

En ce dernier jour, nous décidons d'installer 50 mètres pour que Pepe et Steeve aient un peu plus de chance, pour la surtendre et tenter quelques nouveaux tricks. Avant la tension je décide d'y faire un tour. C'est pas si dur mais les vagues ont vite raison de moi. Une fois la tension faites j'y retourne et commence à bouncer. Hugo enchaine cette fois sans baudrier, il la flash sans trop de difficulté. Ca me tente mais j'imagine la chute et le retour en France plus tôt que prévu… Ce sera pour une autre fois.
Steeve serein se lance avec vêtements et mp3. On le regarde un sourire au coin de la lèvre, un faux mouvements et c'est le leash! Puis un second leash, il a l'air secoué. Pepe se prépare et se lève enfin, c'est une grande victoire pour lui.



Hugo me propose alors un challenge, celui qui fera le plus de rebonds en expo face à l'océan, on parie une bouteille de Pisco (un alcool local de 40 à 43 degrés, une vrai institution ici).
Je me lance le premier, bounce le plus possible et me tourne face au paysage. Je tiens 2 rebonds et chute. Je me relève, recommence et cette fois enchaîne 5 rebonds. C'est vraiment fun, on se retrouve par moment dans des positions inexplicables mais il faut tenir bon et resté serein.
Hugo, déterminé, se lance et enchaîne 4 rebonds, retente plusieurs fois mais plus rien y fait. Il s'avoue vaincu.




Avant de désinstaller, j'essaye de bouncer jusqu'à tomber. Je commence doucement, me détend et amplifie le mouvement. Je ne suis jamais allé aussi haut, j'en ai des hauts le coeur, je fais les grands yeux et frappe l'eau avec ma voute plantaire.
Je me sens léger, par moment je ne ressens pas de peur et baisse les bras pour me faire rappeler par la tension exercée dans mes chevilles lors de la descente.
Tout finis par la chute de mon corps éjectée et tournoyant autour du leash qui se redéroulera dans l'autre sens après l'impact. C'est la fin de ces 3 jours, nous partageons la bouteille de pisco et discutons de projets. L'idée d'aller faire de l'Andinisme pendant mes 2 derniers mois se précise un peu plus. Hugo me propose de louer un pied à terre à Huaraz avec lui pour s'acclimater à l'altitude et commencer s'attaquer au sommets environnants pour doucement mais surement faire des repérages…

En attendants, je pars découvrir l'Amazonie rejoindre Iquitos l'insulaire. Cette ville n'est accessible qu'en bateau ou en avion. Je rencontre quelques slackeurs locaux, ils n'ont qu'une jump. Je m'amuse avec ma reggae de 35 mètres quand le soleil se couche.
L'air est lourd, il fait une chaleur à rester dans son hamac. J'y reste 6 jours et décide de prendre le bateau qui mettra 5 jours et 5 nuits à descendre les 1500 kilomètres qui sépare Iquitos de Pucallpa. D'ici peu j'essayerai d'en faire un récit, c'est une riche expérience en matière de rencontre et de choque des cultures. Dans une semaine je retourne à Lima, on a déjà prévu de retourner faire de la water.




Récit et photos : Quentin Bischoff
Son Blog Photo ici

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