Qui sommes nous ? About ?


All about balance. Tout est une question d'équilibre.
Cette phrase illustre Slack depuis ses débuts en 2005.
Alors que personne n’avait entendu parler de sangle molle, Damien Mercier décida de pousser le slackline vers les projecteurs en créant la marque Slack et le site www.slack.fr, ainsi que la boutique en ligne de slackline. Vous êtes ici sur notre blog.

29 févr. 2016

Leysin (CH) - Contest de Jumpline - Romain Chagny


Le weekend dernier se tenait à Leysin un contest européen de Jumpline !
Dans la voiture, Macaron, Coco, Laurent et moi même, partons pour Leysin dans le canton de Vaud en Suisse. Plus précisément à l'Est du lac Léman .

Vendredi 17h, départ de Lyon avec  la nouvelle voiture de Nico Margaron (un break c'est mieux que ma C1)! Chargé à bloc pour à peine deux jours, avec de la bouffe, des spatules pour glisser sur l'or blanc et des poneys.

Nicolas Margaron et Romain Chagny (Tester)

Après 4h de route, une pause pipi et l'achat de la vignette à 40€, nous arrivons sur la commune de Leysin. Etant en suisse, nos GPS sur les portables ne fonctionnent plus, donc nous partons à la recherche de l'office du tourisme de Leysin pour demander où sont les fous de la sangle molle sur-tendue !

L'office se trouve collée à un gymnase et une piscine. Pendant que les zigotos demandent, j'ai pu observer qu'une ligne était tendue au dessus d'un terrain de tennis. Soulagé et heureux de les avoir trouvé en one-shot, nous allons à leur rencontre.

Dans le gymnase nous retrouvons Lyell, jeune jumper Suisse que nous avons rencontré en France sur le tour Rock The Line de slack.fr en 2015.
Louis Boniface est présent ainsi qu'une partie du Larmichette Crew( groupe de slackliner local) et quelques jumpers étrangers.

Nous discutons avec tout le monde, content de se retrouver ou de se rencontrer.
Deux trois jumpers dont Justin Wager et Lyell jouent au kendama (bilboquet remastérisé).
Deux autres jumpers hollandais sont présents ainsi qu'un Autrichien.

Ca se chauffe un peu sur la sangle à 1,65m de haut et 22m de long. Ça change un peu de mes débuts de jump avec 1,10m sur 16m. Il va falloir s'adapter...!

23h direction les dortoirs, et apéro oblige avec les autres jumpers. Et à 1h du matin, dodo pour la plupart car demain contest !!!!

Pour ma part, levé a 7h30 pour être le premier sous la douche. Direction une boulangerie pour un petit déjeuné. Louis et Nathan y sont déjà, je me mets à leur table et commande une formule petit déjeuné plus 1 double expresso pour réveiller mes neurones.
2 croissants, un bout de pain et confiture, un petit verre de jus d'orange et le café 15euros.., whaouuuu on est en station suisse et ça ce sent !

10h, début des training pendant que les jumpers arrivent. Ça ce chauffe et les têtes sont bien plus souvent en bas qu'en haut.
Sur une petite ligne d’échauffement, la jeune Ornella tombe du tapis et se déboîte la cheville.
C'est pas jolie jolie mais elle garde le moral et part aux urgences sous les applaudissements des jumpers. (On espère la revoir vite sur un contest en France!)

Explication des règles du jeux en anglais et comme bons frenchies qui ne parlent que peu anglais, nous demandons une traduction française!

Nico fera partie du jury ( j'ai essayé de le soudoyer toute la nuit, mais rien n'y fait!)
Pour les juges, Lyell jeune suisse qui envoie le pâté mais blessé. Nico Margaron de la team et Justin Wagers, (désolé, les deux derniers je les connais pas!)



Bémol pour moi, je suis tiré en premier, c'est dur !!!
Un cumul de fatigue physique, de blessure qui ont traîné, un petit déjeuné (à 15€ !) qui est mal passé et bien-sûr un type de ligne peu commune.
Je fais un run dont je ne suis pas fier. Mon gros combo de statiques passe facile, mais le reste ( backflip frontflip, fearless et même les mojos ne passent pas...)

Louis, comme à son habitude sort un run propre ainsi que Nathan, les deux hollandais nous sortent de jolis runs et des hauteurs à faire peur ( 2m au dessus de la sangle, ça commence à faire).
Fin des qualifs, Louis sort premier, Nathan le suis de prêt a la deuxième place, Laurent fini 4eme et Coco 8eme.

Moi je finis à la 11eme place, je passerai mon aprem à prendre quelques photos.
Nico et Justin passent me voir et m'expliquent que les trois premiers se sont fait saquer ! Mon ego en prend un coup :-)



A midi Pic-nique, organisé par l'office du tourisme et l'asso locale à base de charcuterie, légume, pain et fromage. ( d’ailleurs ils ont du gruyère sans trou, bizarre...)



Reprise des phases finales à 15h. Les runs s’enchaînent, de bon gros combos sortent à base de backflip to fearless to frogflip to front, c'est beau a voir!
Tous les finalistes essayeront le double front, c'est impressionnant comment le niveau a évolué.

La final se fera entre Louis Boniface et Nathan Faure Vincent !
Les frenchies sont au top en ce samedi !

Louis en ressortira premier avec des double front et back, plus une tentative de triple passé à 5 poils de fesse de le replaquer !



Cedric Calmel est passé nous voir, un plaisir de partager quelques bières avec lui et se remémorer les premiers contests ( winter NG) avec nostaligie :-)



Le soir une fondue est organisée dans un resto par l'asso après un bon apéro !!
Du bon rouge et bon fromage nous calent bien avant d'aller à un concert reggae dans une petite salle, bien cool cette orga !

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3h du mat je rentre au chalet, où la plupart des slackeurs ronflent déjà !
Les suisses sont tellement forts qu'ils ont négocié des forfaits pour la journée pour aller tâter de la neige.
Jolie station, jolie piste et hors piste. La neige quant à elle n'est pas très bonne, en même temps avec 18° en station, elle colle un peu !

A 13h avec une petite bière en terrasse nous prenons la route direction Lyon. Un bon week-end entre copains, ça fait toujours du bien !

Romain Chagny












8 févr. 2016

Partie 4 - Tests de fatigue trickline / Stress Tests Trickline

-- ENGLISH BELOW --


Partie 1 - Rupture et fatigue - clique là (FRA)
Partie 2 - L'usure du matériel - ici (FRA)
Partie 3 - Fatigue des mousquetons - par là (FRA)
Partie 4 - Fatigue façon trickline - de ce côté (FRA / ENG)
Partie 5 - Test RFT - juste là (FRA/ENG)


Cela fait plus de 2 ans que nous n'avons pas publié de tests de fatigue sur ce blog. Cela ne voulait pas dire que nous ne faisions rien, mais certaines choses auxquelles nous pensons souvent ne ressortent sur ce blog qu'à un moment plus calme de nos vies actives.

Voici donc différents résultats sur notre matériel actuel. Certains résultats sont satisfaisants, d'autres un peu moins. D'autres demanderont encore d'autres tests. L'accident survenu aux Natural Games a été un électrochoc et nous conduit à revoir en profondeur ce que nous voulons comme solidité pour chaque pièce d'une installation de slackline, et la sécurité en général. Et cette révision prend du temps.

Le protocole :
Nous voulons soumettre certaines pièces à une utilisation de type jumpline, par l'APAVE, pour caractériser leur fatigue par rapport à un test de rupture classique.

Concrètement, nous avons donc réalisé 2 tests :
- casser une pièce neuve en traction jusqu'à rupture. Noter le résultat.
- tester la même pièce en fatigue sur 100000 cycles entre 8-10kN et 18-20kN à 1Hz suivant les tests. Voir si la pièce cassait avant ces 100000 cycles, et si elle ne cassait pas, la finir avec un test de traction jusqu'à la rupture.

Pourquoi un tel test de fatigue ?
En jumpline, les slacklineurs sautent à un rythme proche d'un saut par seconde (Fréquence de 1Hz).
Nous avons ensuite compter et extrapoler combien de sauts une installation de jumpline subissait lors d'une journée intense de compétition en comptant les rebonds par run, et il s'avère qu'une journée à 10000 rebonds est une journée intense mais normale de championnat.
Ensuite, sur nos compétitions nous avons mesuré une tension à vide proche de 9kN, et des pics de tension vers 17kN. La plupart des sauts se situent vers 14kN, et certaines personnes de la communauté parlant de pics plus forts jusqu'à 18kN ou 20kN.

Nous voici donc avec notre protocole de test : 
Faire subir à une pièce 10 journées de jumpline avec à chaque fois le pire pic de tension.
C'est un choix arbitraire et volontairement plus intense qu'en conditions réelles. C'est aussi un compromis entre le prix relativement élevé de ce genre de test et une notion vague de durée de vie. Vous allez nous dire que 10 journées c'est court, nous sommes d'accord avec vous. Nous souhaitons d'ailleurs à l'avenir pousser à 1 million de cycles nos pièces dans nos prochains tests, ce qui s'apparente réellement à la fatigue comme l'industrie la définit (1 à 2 millions de cycles ou plus).

Les résultats :
Manille de 12mm : 91,1kN en test de rupture
Manille de 12mm : 92,2kN en rupture après 100000 cycles de 10 à 18kN

Manille de 14mm : 129,7kN en test de rupture
Manille de 14mm : 120,5kN en rupture après 100000cycles de 10 à 18kN

Manille de 16mm : 161,5 kN en rupture
Manille de 16mm : 164,3kN en rupture après 100000cycles de 10 à 18kN

 Cliquet avec longette :

Nous nous intéressons ici à la solidité du châssis du cliquet. Il est fort probable que les dents du cliquets cassent avant ces valeurs, et s'usent en usage réel, le rendant non fonctionnel. Les dents faisant théoriquement office de fusible sur le cliquet entier - Test à faire à l'avenir par ailleurs. Nous choisissons donc de tirer directement sur les axes.
La longette casse à 58,2kN après 100000cycles de 10 à 18kN.


Le cliquet casse à 93,3kN après les 100000 cycles et le test de rupture de la longette.


Anneau de leash (unité) : 99,1kN en rupture.
Anneau de leash (unité) :108,9kN après 100000cycles de 1 à 8kN (100000 Leash fall !) Vous pouvez tomber en sécurité sur nos anneaux de leashs !


Sladlock Power : 49,3kN en rupture.
Sladlock Power : 3984 cycles entre 10 et 18kN. Le Sladlock est hors spécification ici car utilisé au dessus de 10kN.


Proto Sladlock Acier 5cm Jumpline - 700g : 93,7kN en rupture.
En fatigue, rupture après 84084 cycles de 8 à 20kN.


Poulies doubles :
 
Montage Skylab01 contre Skylab03 : 42,3kN en rupture de la skylab 01.
En fatigue, rupture de la skylab 01 après 31488cycles de 8 à 18kN.


Conclusion :
Les manilles de 12mm, 14mm et 16mm que nous vendons sont fiables pour l'utilisation en jumpline. Elles ne présentent pas de réduction sensible de leur résistance malgré la fatigue.

La longette du cliquet est le fusible dans ce test, il faut donc la surveiller régulièrement. Sa résistance est plus faible que le cliquet et comme c'est une pièce textile elle est sensible à d'autres facteurs d'usure. Nous vous recommandons fortement de les changer tous les ans en usage intensif, et au moindre signe d'usure. Le cliquet devrait aussi être changé tous les 2 ans en usage intensif. Il est encore difficile de promouvoir ce genre de pratique préventive, nous le savons.

Les sladlocks power ne sont clairement pas fait pour un usage en jumpline, les tensions étant par défaut au dessus de ce que nous préconisons en utilisation.

Les poulies résistent plus mais sont aussi trop faibles pour un usage jumpline prolongé. La skylab 03 avec son triplan intégré épais est plus résistant, et aurait mérité un test en plus, néanmoins nous les déconseillons pour un usage en jumpline.
De notre côté, cela signifie à terme la suppression de l'aluminium en jumpline sur les installations de slackline. L'aluminium devra se limiter aux usages à des tensions raisonnables et sans cycles violents, comme le montre l'usage par l'expérience que toute la communauté de slacklineurs fait avec toutes les pièces en aluminium en longline et highline de toutes marques.
Il serait dommage de ne pas avoir de matériel léger pour les applications quotidiennes des autres types de pratique, n'est-ce pas ?

Enfin, il apparait que même un bloqueur de sangle de 700g avec des plaques d'acier épaisses ne résiste pas longtemps à ce test de fatigue. Cela remet en cause l'utilisation des bloqueurs de sangles même en acier et des poulies en jumpline, si on ne les change pas régulièrement.
Nous avons pour l'instant décidé d'arrêter le développement de bloqueurs 5cm pour la Jumpline alliés aux poulies. Le concept ne nous apparait pas sécuritaire. Chat échaudé craint l'eau froide.

Le bon vieux cliquet est finalement une solution qui allie la simplicité d'installation avec une sécurité acceptable pourvu qu'on le dote de backups résistants. L'usure des dents est aussi un gage de sécurité puisqu'un cliquet déraillera et ne fonctionnera plus au bout d'un certain temps, contraignant le slacklineur à en changer pour un nouveau. C'est une usure qui reste encore à caractériser cependant.

Enfin nous continuons en parallèle la recherche de mesures d'antiprojection du matériel, en conséquence de l'accident survenu aux Natural Games qui a projeté violemment une partie d'un bloqueur dans le visage d'un participant.
Nos derniers tests de rupture "grandeur nature" ont projeté des pièces à plus de 40m autour d'une jumpline de tests, sans préférence de direction. Nous savons malheureusement que le slacklineur peut être touché par des projections, mais ce test fait la preuve que le public autour d'une installation de jumpline peut aussi être atteint. La prudence s'impose donc pour toutes les installations de jumpline (et par extension celles fortement tendues) où le public est nombreux et très proche. De quoi devenir parano, à n'en pas douter nous le sommes devenus.

Slackez bien.

--------------------- English Version ----------------

It has been more than 2 years that we did not communicate on endurance tests on this blog. We were still working on it, but not publishing anything. We have a bit more time now, so we digged out and compile our results.

Here are the results on our gear. Some results are satisfying, others less and will lead to new tests. The Natural Games accident was schocking for us and led us to rethink what strength we wanted for every piece of gear of a slackline. And this process is long.

The test :
We wanted to simulate a Jumplining use by the APAVE, an independant laboratory, to check the difference with a classic breaking test.

Concretely, we realized 2 tests :
- to break a new piece of gear. Get the result.
- to test the same piece of gear with 100000 cycles between 8-10kN and 18-20kN at 1Hz. If this piece of gear resists this endurance test, then proceed to a break test. Get the final result.

Why such an endurance test ?
While jumplining, slackliners jump at a rate close to 1 jump a second (1Hz frequency).
Then we simply counted how many jumps a competition setup can hold during a day, and we concluded that a competition setup can hold 10000 bounces a day.
Then, during the competition, our jumplines are rigged at 9kN, with load peaks at 17kN on the hardest bounces. Most of the jumps are at 14kN, and we heard of people bouncing hard at 18kN or even 20kN.

Here is the test we have with these facts : 
The endurance test represents 10 days of jumplining with the highest load peak each time.
This is an arbitrary choice, and more hardcore than in real life. This is also a compromise between the price of such a test and -yet to define- product expiration. Yes, 10days is short, we know that. We would like to push those tests later at a million cycle, which is really endurance in the industry field (1-2 million cycles or more.)

Results :
12mm shackle : 91,1kN breaking test.
12mm shackle : 92,2kN breaking test after 100000 cycles from 10 to 18kN

14mm shackle : 129,7kN breaking test.
14mm shackle : 120,5kN breaking test after 100000 cycles from 10 to 18kN

16mm shackle : 161,5 kN breaking test.
16mm shackle : 164,3kN breaking test after 100000 cycles from 10 to 18kN

 Ratchet with black sling :

We are interested by the body strength of the ratchet. We assumed that there is a good chance that the teeth will be damaged in normal use before the body. This will be a test to run for next time. The black slings breaks at 58,2kN after 100000 cycles from 10 to 18kN.


The ratchet breaks at 93,3kN after 100000 cycles and the first breaking test of the sling.


Leashring (one ring) : 99,1kN breaking test.
Leashring (one ring) : 108,9kN after 100000 cycles from 1 to 8kN (100000 Leash fall !) You can fall on our rings with no problem (by pair of course).


Sladlock Power : 49,3kN breaking test
Sladlock Power : 3984 cycles from 10 to 18kN. The sladlock is used over the WLL which is 10kN, but shows the weakness of it on a jumpline use.


Prototype of 5cm Steel Sladlock for Jumpline - 700g : 93,7kN breaking test.
Endurance test : holds 84084 cycles from 8 to 20kN.


Double pulleys :
 
Setup Skylab01 vs Skylab03 : 42,3kN breaking tests (Skylab 01 breaks).
Endurance test : the skylab 01 breaks after 31488cycles from 8 to 18kN.


Conclusion :
12mm, 14mm et 16mm shackles are good for jumplining. They don't show signs of reduction of their strength despite the endurance test.

The black sling of the ratchet is the weakest link on the breaking test. It needs to be checked regularly. Its breaking load limit is lower than the ratchet and can be weakened by other ways (dirt, sun). We strongly recommend to change this sling every year in an intensive use, or as soon as you see something wrong on it. The ratchet should be changed every 2 years in intensive use. It's hard to promote this kind of preventive behaviour, we know it.

Sladlocks power are clearly not made for a jumplining use, as jumplining tensions are over the working load limit.

Pulleys are more resistant but also too weak for a jumpline use. Skylab 03 with the integrated rigging plate is of course more resistant, and would have been good to test alone, but still we do not recommend it for a jumpline use.
From our side, these results completely bans the use of aluminum gear on jumpline.
Aluminium gear can still be use on other types of slacklining, as all the slackliners do with all the aluminium gear from all the brands.
And it would be a shame to have no lightweight equipment for everyday slacklining, wouldn't it ?

Then, it appears that even a 700g weblock with stainless steel plate does not resist long enough at this test. For us, the use of weblocks for jumplining, and by extension pulleys is not good enough to guarantee the safety of the jumpliners, if they are not clearly changed regularly.
As a result, we decided to stop to develop those weblockers, as the concept is not safe enough, and lead to too heavy gear.

The good old ratchet finally appears to be a good solution, which allies simple setup with a correct safety, as long as it is well backed up. The teeth that should normally be damaged after some years of use is a safety key to oblige people to change their old gear for a new one. The endurance of the teeth are still to be defined.

At last, we continue to search how to prevent from any slackline gear to be projected.
Our latest test showed that a piece of gear can be projected more than 40m around a slackline setup, without any prefered direction. Unfortunatelay, we already knew that slackliners can be hit by gear, but this test shows that even the audience around the line can be hit. An extreme care should be made on the contest lines, where the audience is numerous and the line has a lot of stress. We have become paranoïd for sure, haven't you ?

Be safe on the lines.

5 févr. 2016

Part 3 - Le Pérou et l'espagnol, 2 choses inconnues - Quentin Bischoff




Entre le retour de la jungle ardente et le détour pour la montagne pluvieuse où j'irai passer les fêtes de Noël, je trouve un créneau de 3 jours pour aller ouvrir la fameuse highline de Cerro azur (cf épisode précédent).

Manque de bol lors d'un repas en terrasse, je me fais voler mon sac avec dedans mon si précieux passeport. Nos vacances en Colombie avec Maria tombent à l'eau, adieu les caraïbes…
Le temps de préparer les papiers, racheter un sac et tout ce qu'on m'a volé, je perd une journée pendant laquelle Hugo et un ami percent et installent la ligne. Je les rejoins donc le lendemain, la ligne doit faire entre 50 et 60 mètres. Je rêve de plus longues et hautes highlines, mais c'est déjà ça.
Hugo désespère un peu depuis hier, il n'arrive pas à traverser la moitié. Je viens lui donner un petit coup de boost en m'y lançant serein.





J'ai besoin de me lâcher, à part ces moments de slack, je ne fais plus de sport. Cela me manque beaucoup.

La ligne me semble facile, le rocher se décroche parfaitement du reste du paysage. Je traverse d'une traite la ligne et reviens sans me stresser.
Je suis heureux, j'ai rarement été aussi serein. Je retourne au milieu et commence à m’entraîner aux expos face à l'océan, ça n'est pas encore tout à fait ça. Mais je m'améliore, me déstresse, baisse les bras, tente une "bischotterie" ou deux.

Je retente une traversée cette fois avec de la psytrance sur les oreilles pour faire un peu monter la pression et me surprend à regarder vers le bas, je me sens comme transporté, hypnotisé. Je ferme les yeux et enchaîne une dizaine de pas, avant de les rouvrir rappelé par mon équilibre.

Nous partons manger un bout (un cebiche, naturellement) et revenons pour la tombée de la nuit. Hugo enchaîne run sur run jusqu'à la nuit noir. J'ai toujours eu peur des highlines dans le noir.
Elles ont un côté étrange, quelque chose d'inexplicable. On ne voit pas le vide, plus de repères à part cette fine ligne qui finis vers le néant. Cette aveuglante absence de lumière me perd. Je dois essayer, affronter cette peur. Avec une musique apaisante sur les oreilles cela me calmera peut être un peu.
Je me lève doucement, cherche à l'intérieur de moi pour trouver cette petite chose fragile qu'est l'équilibre et commence à marcher doucement en hurlant dans les moment de détresse.
J'ai, pendant cette traversée, senti le temps ralentir, pensé à milles et une choses. Un phare au loin m'asperge de lumière à intervalles réguliers. Je le fixe et continue à lutter. Arriver de l'autre coté, je crie de joie. Je tente le retour épuisé et traverse avec un catch au milieu. C'est décidé, je vais appeler cette ligne "el siguiente nivel" (next level).
Le lendemain on désinstalle et me voilà parti pour Talavera, petite commune andine.

Ce fut pour moi un noël hors du commun. A partir du 24 décembre au soir et pendant 3 jours cette petite ville se transforme.
Cela commence par une procession regroupant différentes compagnies déguisées, avec pour chaque déguisement, une danse spécifique. Ensuite, tout le monde se réunit sur la place du village où chaque compagnie organise une représentation, un spectacle.

Un soir j'ai eu la chance de me faire invité dans la bâtisse du "cargo" (personne qui finance les festivités) pour une fête privé. J'ai pu y apprendre comment danser, comment boire… Le fait qu'on a pas le droit de refuser un verre et qu'il faut prévoir bien 1h à l'avance l'envie de partir qui plus est quand on a un air de "gringo". J'ai pu croiser bon nombres de sourires, et échanger avec mon espagnol approximatif de belles discussions alcoolisés.


Le dernier jour se tient une fête foraine un peu plus loin dans la ville, le genre de fête foraine des pays du tiers monde. J'apprend que cette fête est financé par une seul et même personne, et qu'elle se fait aider par un principe de réciprocité (c'est bien plus compliqué que ça).

De retour à Lima pour le nouvel an et pour refaire mon passeport, j'attend avec un impatience le 11 janvier. Hugo m'a promis un petit trip avec des potes à Cerro Azul.
Le jour J, nous partons à deux voitures blindées de planches de surfs, skimboard, matos de slack. On a l'intention d'installer la highline et la waterline.
J'apprend qu'un pote à Hugo, Alex a ramener son drone. Arrivé vers 10h, on accourt installer 50m de waterline pour se chauffer. On enchaîne les runs, ça reste un vrai plaisir de bouncer en jouant avec les vagues. Je m’entraîne à marcher les yeux bandés, ils n'ont jamais vu ça.


En fin de session, la marée est basse, et Hugo se lance sans leash. Si il chute, il touchera le fond à coup sûr et se fera emporté par le courant contre les pilonnes.
Tout se passe bien et il traverse sans trop de difficulté et me compte son expérience de concentration. Je me laisse aussi tenter, voir si mon cerveau accepte ce genre de situation, au pire je catcherais...
La première traversée se fait avec un peu de tremblement, mais je contrôle la chose pour finir les bras ballants. Au retour, je ne tremble plus et bounce un peu, je me sens léger.



A la suite du repas, on court vers la plage pour profiter de la fine pellicule d'eau déposé par les vagues. Ca doit faire 10 ans que je n'ai pas touché à une skimboard et ça ne se perd pas. Je m'amuse comme un pti fous sprintant pour prendre les vagues en back ou frontside. 

Avant la nuit nous montons installer la highline, ça reste toujours aussi compliqué d'optimiser les opérations avec les péruviens. Ils ne veulent pas préparer les choses avant de les faire, en gros "on verra bien". Je m'y habitue doucement. Nous sommes claqués, on va aller monter les tentes et se coucher.
Là, à nouveau, je suis surpris. Ils veulent aller camper sous le panneau "interdiction de camper", en 10 minutes on se fait virer. Mais non ils décident d'aller plus loin toujours dans la "zone interdite". Une fois le campement organisé, on nous invite gentiment à partir. Pourquoi sont ils si obstinés? Choc de culture.

Le lendemain, je me réveille avec de douloureuses courbatures. 3 mois quasi sans sport, c'est fatal. Mais, bonne nouvelle, une fois que les muscles sont chauds on ne sent plus grand chose. Il fait très chaud aujourd'hui. Il y a, au dessus du Pérou, le plus gros trou dans la couche d'ozone au monde. Si tu ne mets pas de crème, tu crames littéralement.

Un peu de surf et de skimboard s'impose pour profiter de la fraîcheur de l'océan. Vers 13h, on décide d'aller faire un peu de highline avant qu'Alex ne parte avec le drone. Le soleil est au plus haut, et il n'y a pas d'ombre. Il faut vite prendre cette nouvelle sangle en main et faire de belles images. La sangle est horrible, pas d'élasticité. Elle n'inspire pas confiance avec ses quelques tonches. Un petit aller/retour et des expos pas très bien tenu au milieu et je rentre assoiffé.



Le jour suivant, on désinstalle la highline et on part installer la sangle d'Hugo dans toute sa longueur, c'est à dire 85 mètres de nylon. Va falloir tirer dessus pour qu'elle ne touche pas la flotte, la marée est haute.
Après moulte va et viens pour la tendre et la retendre, Hugo se lance et touche l'eau à un quart de la sangle. On recommence, je m'y lance et traverse un peu plus du tiers jusqu'à ce que les vagues viennent me frapper le talons pour qu'à la 3ième vague je tombe.



Là, pendu à mon leash, trois grosses vagues me tire vers le milieu. Je tente de me relever mais il y a trop de courant pour marcher. Je me tire de cette situation, exténué.
Hugo tentera de marcher ce serpent une bonne dizaine de fois pour réussir à marcher le tiers. Je perd ma motivation de retendre et traverser. On désinstalle, fatigués, la ligne pour rentrer à Lima.



Le lendemain, je pars pour Arequipa et pour me diriger doucement vers la Bolivie. Mon budget se ressert doucement sur moi. Je rentrerais plus tôt en France, bosser un peu pour pouvoir profiter de mon été tout en slackant.

En attendant je vous laisse avec une photo prise hier de l'île de Taquille sur le lac titicaca ou j'ai passé une nuit chez l'habitant. Je rêve d'y passer mes vieux jours. Il n'y a pas de route goudronné, pas une voiture. Mais c'est haut quand même, 3990 mètres.


Photos : Quentin Bischoff

Quentin Bischoff