Suite
à la highline de Hatun Machai, Hugo me propose un nouveau plan un
peu plus près que le précédent. Ni une, ni deux, j'accepte et pars
le lendemain vers 6h pour Cerro Azul. Nous voilà arrivé dans une
petite bourgade au bord de l'océan bien tranquille où on s'arrête
faire des provisions et manger le petit déjeuné à base jus d'orange et
de sandwich à l'avocat (c'est pas les même que chez nous, ils sont
tellement meilleurs…).
On se gare un peu plus loin sur la plage, se
charge comme des mules et c'est partis.
Arrivé au spot, c'est plutôt
pas mal, y a pas mal de possibilités. On a prévu d'ouvrir une 45
mètres pour la journée qui a l'air évidente. Arrivé de l'autre
côté je perce 2 points, petit bunny et je descend voir l'état de
la roche. Pas de problème ça bougera pas, je commence à percer le
premier trou mais la mèche est très usée puis la batterie faiblie
et s'arrête.
Quoi?! Y a pas d'autres batteries? Je suis mort de
rire. Quelle organisation. Je remonte et puis on décide d'aller
poser une waterline pour la journée et d'y retourner quand nous
aurons un perfo en meilleur état.
On
remballe et Hugo m'explique qu'il y a un ponton qui forme un virage
sur la mer et qu'il suffit d'installer la ligne dans ce virage. Easy.
Il fait froid et gris et tout le monde propose l'idée du leash.
Ouai
pourquoi pas? Mais alors on met la ligne le plus haute et la plus
longue possible, 70 mètres. Le
spot est très couru par les surfeurs, les vagues sont belles,
imposantes et se déroulent doucement. Elles vont surement nous
titiller l'esprit et caresser nos pieds.
Aussitôt
dit aussitôt fait. Un néophyte tout habillé se porte volontaire,
on sourit tous à l'idée de savoir si il va toucher l'eau. Une horde
de badauds s'installe pour le spectacle. Premier leashfall. Ouh,
c'est pas passé loin. Hugo y passe également marche un peu et racle
la tête dans la flotte. Il se relève, enchaîne encore quelques runs
et revient trempé.
C'est
à mon tour, la sangle est bizarrement tendue. Elle vibre tout du
long et ne me laisse aucuns repos. Je craque au 2 tiers et passe à
la flotte. Je finis la traversée et tente une expo bounce au milieu
du retour. Je tiens et repars content.
Tout
le monde s'y lance, on passe notre journée à rire et à grelotter.
Plus tard le vent se lève et fait chanter la sangle. Les vagues
grandissent, et les surfeurs fuient. Je tente une dernière
tentative. A mon grand étonnement ça se marche, les vibrations
duent au vent annulent les autres vibrations. Il suffit de tout
absorber avec le bas du corps. Les vagues se font entendre au loin
derrière annonçant l'inexorable collision. L'eau frappe le ponton
et m'éclabousse. Le temps a une allure menaçante. Je tombe
déstabilisé par un chassé de l'océan. Ca devient n'importe quoi,
le courant me tire accroché au leash. Je remonte assis et fait
maintenant face au barres de remous qui avancent vers moi. Je me lève
juste avant une vague pour plier les jambes, passer au dessus et
garde le bounce pour exagérer le mouvement et tenter ma chance avec
la seconde vague. Je réessaye jusqu'à ne plus pouvoir. C'est
tellement fun.
On
décide de désintaller, se réconforter avec un bon cebiche (poisson
crus cuit au citron). Le soleil revient pointé son nez pour un
magistral couché de soleil.
La
semaine suivante, nous revenons cette fois avec Steeve (un slacker du
Nevada), Pepe qui nous accompagné à Hatun Machay et Hugo chargé
comme des mules . On décide d'emblée d'installer 90 mètres.
Je
me lance le premier et la flash aller-retour avec même un peu de
bounce au retour. Je suis aux anges, la ligne ne me fait plus peur.
Hugo s'y lance il a plus de mal, mais en marche une bonne partie. Les
deux autres compères n'y mettent pas les pieds. La sangle est
agréable, pas de vibrations parasite ou très peu. Je marche et en
profite beaucoup. C'est un plaisir de baisser mon regard sur les
vagues qui me passe dessous. C'est une bonne journée ensoleillée
qui se finit à la terrasse du restaurant où on est allé se
restaurer la semaine précédente.
Le
lendemain on installe 80 mètres moins tendu, il ne fait pas très
beau. Mes bleus me font souffrir, ce qui ne m'empêche pas le Onsight
Fullman. C'est un peu la journée de break. Entre temps, on se fait
virer par la gardienne du ponton, sans autorisation impossible de
continuer.
On missionne Steeve et Hugo d'aller voir la police locale.
Ils reviennent 30 minutes plus tard une bière à la main,
apparemment les policiers les ont encouragé à continuer et leur ont
payé un coup. Sympa l'Pérou!
Retour à la case restaurant fruit de
mer comme tout les soirs, un petit pisco et dodo.
En
ce dernier jour, nous décidons d'installer 50 mètres pour que Pepe
et Steeve aient un peu plus de chance, pour la surtendre et tenter
quelques nouveaux tricks. Avant la tension je décide d'y faire un
tour. C'est pas si dur mais les vagues ont vite raison de moi. Une
fois la tension faites j'y retourne et commence à bouncer. Hugo
enchaine cette fois sans baudrier, il la flash sans trop de
difficulté. Ca me tente mais j'imagine la chute et le retour en
France plus tôt que prévu… Ce sera pour une autre fois.
Steeve
serein se lance avec vêtements et mp3. On le regarde un sourire au
coin de la lèvre, un faux mouvements et c'est le leash! Puis un
second leash, il a l'air secoué. Pepe se prépare et se lève enfin,
c'est une grande victoire pour lui.
Hugo
me propose alors un challenge, celui qui fera le plus de rebonds en
expo face à l'océan, on parie une bouteille de Pisco (un alcool
local de 40 à 43 degrés, une vrai institution ici).
Je me lance le
premier, bounce le plus possible et me tourne face au paysage. Je
tiens 2 rebonds et chute. Je me relève, recommence et cette fois enchaîne 5 rebonds. C'est vraiment fun, on se retrouve par moment
dans des positions inexplicables mais il faut tenir bon et resté
serein.
Hugo, déterminé, se lance et enchaîne 4 rebonds, retente
plusieurs fois mais plus rien y fait. Il s'avoue vaincu.
Avant
de désinstaller, j'essaye de bouncer jusqu'à tomber. Je commence
doucement, me détend et amplifie le mouvement. Je ne suis jamais
allé aussi haut, j'en ai des hauts le coeur, je fais les grands yeux
et frappe l'eau avec ma voute plantaire.
Je me sens léger, par
moment je ne ressens pas de peur et baisse les bras pour me faire
rappeler par la tension exercée dans mes chevilles lors de la
descente.
Tout finis par la chute de mon corps éjectée et
tournoyant autour du leash qui se redéroulera dans l'autre sens
après l'impact. C'est la fin de ces 3 jours, nous partageons la
bouteille de pisco et discutons de projets. L'idée d'aller faire de
l'Andinisme pendant mes 2 derniers mois se précise un peu plus. Hugo
me propose de louer un pied à terre à Huaraz avec lui pour
s'acclimater à l'altitude et commencer s'attaquer au sommets
environnants pour doucement mais surement faire des repérages…
En
attendants, je pars découvrir l'Amazonie rejoindre Iquitos
l'insulaire. Cette ville n'est accessible qu'en bateau ou en avion.
Je rencontre quelques slackeurs locaux, ils n'ont qu'une jump. Je
m'amuse avec ma reggae de 35 mètres quand le soleil se couche.
L'air
est lourd, il fait une chaleur à rester dans son hamac. J'y reste 6
jours et décide de prendre le bateau qui mettra 5 jours et 5 nuits à
descendre les 1500 kilomètres qui sépare Iquitos de Pucallpa. D'ici
peu j'essayerai d'en faire un récit, c'est une riche expérience en
matière de rencontre et de choque des cultures. Dans une semaine je
retourne à Lima, on a déjà prévu de retourner faire de la water.
Récit et photos : Quentin Bischoff
Son Blog Photo ici
Son Blog Photo ici
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire